Au cours de notre vie, nous ressentons des millions de choses, et notamment besoin et envie. Pourtant, on peut confondre l’un et l’autre ce qui peut nuire à notre estime et notre bien-être. Et puis… que se cache-t-il réellement derrière ?
Besoin et envie
Nous sommes traversés très souvent par un besoin, une envie.
Mais ils ne représentent pas la même chose.
Faisons donc appel au dictionnaire Larousse pour nous éclairer sur ces 2 notions dont la compréhension est capitale pour la suite et plus généralement dans notre vie.
Ainsi, le besoin est qualifié comme suit :
Exigence née d’un sentiment de manque, de privation de quelque chose qui est nécessaire à la vie organique ;
Sentiment de privation qui porte à désirer ce dont on croit manquer ; nécessité impérieuse ;
Chose considérée comme nécessaire à l’existence
Le besoin est donc fortement lié au manque, et souvent à la sensation de manque.
Il peut donc naitre d’une simple perception et non de la réalité, notion somme toute subjective.
Le besoin est également lié à la nécessité perçue de quelque chose par un individu.
Du côté de l’envie, les définitions données sont celles-ci :
Convoitise, mêlée ou non de dépit ou de haine, à la vue du bonheur ou des avantages de quelqu’un ; jalousie ;
Désir d’avoir ou de faire quelque chose, désir que quelque chose arrive ;
Besoin organique soudain de quelque chose ;
Le dernier point montre que l’envie peut être liée au besoin, mais pas nécessairement.
L’envie peut être associée à des émotions négatives mais également au désir, à une certaine aspiration de quelqu’un à avoir, faire ou obtenir quelque chose.
Le truc c’est qu’on peut souvent confondre le besoin et l’envie, parler de l’un alors que c’est de l’autre dont il s’agit.
Vous allez peut-être me rétorquer qu’en soit, ce n’est pas bien grave.
Que ce n’est qu’une question de vocabulaire.
Mais le vocabulaire, les mots, ont une grande portée.
Ils peuvent influer grandement sur notre ressenti, notre perception des choses.
Besoin + envie
Certains ressentent peu ou pas de besoin et envie, et ont généralement fait un gros travail sur eux-mêmes pour en arriver là.
Ce n’est pas le cas de la plupart d’entre nous.
Nous pouvons bien sûr évoluer à ce niveau pour être moins chahuté par les flots de besoins et envies qui peuvent nous assaillir.
Faire la distinction entre les deux représente une première étape.
Car si l’on ne fait pas consciemment la différence entre besoin et envie lorsqu’une émotion, un sentiment, une perception nous assaille, alors on peut tomber dans des ressentis désagréables et pensées négatives qui n’ont pas lieu d’être et minent notre estime.
Nous pouvons bien sûr avoir besoin ET envie de quelque chose.
Cas bateau, celui d’une personne qui n’a pas mangé depuis 3 jours.
Elle peut en toute logique ressentir le besoin en plus de l’envie de manger quelque chose.
On peut aussi avoir besoin de reconnaissance, de la part des autres et/ou de nous-même, et avoir envie de cette reconnaissance.
Avoir besoin et envie à la fois est le cas où l’on est en congruence avec nous-même.
Cela ne signifie pas forcément que l’on a raison mais qu’au moins on est assez cohérent.
Besoin sans envie
On peut aussi avoir besoin, sans avoir envie.
Typiquement, un fumeur qui n’a pas une santé au top ou qui souhaite se maintenir en bonne santé aurait besoin d’arrêter de fumer. Pour autant, il n’en n’a pas nécessairement envie…
On peut avoir besoin de pas mal de choses dans la vie, dans le sens que ces choses nous feraient du bien, nous permettraient d’aller mieux, de nous améliorer, etc.
Mais pourquoi donc ne ressentons-nous pas forcément de l’envie associée ?
Pour reprendre le cas précité, le fumeur pourrait dire que oui, il a conscience qu’il a besoin d’arrêter de fumer ET qu’il en a envie… mais continue de fumer.
C’est ce qu’il pense.
Ce n’est pas forcément en accord avec ce qu’il se passe profondément en lui.
On peut se dire que l’on a « envie de », surtout quand on se dit « j’aurai besoin de… » sans pour autant en avoir vraiment envie derrière.
Une envie réelle, avec un Pourquoi fort sous-jacent qui vient des tripes.
Autre exemple.
On peut être un grand surpoids, être obèse, avoir besoin de perdre du poids, pour nous sentir mieux, être en meilleure santé.
Se dire « oui j’ai envie de perdre du poids ».
Et continuer à manger quasi uniquement de la nourriture industrielle, bien grasse, salée et sucrée.
En clair : on se leurre.
On se donne bonne conscience à se dire que oui on a envie parce que l’on sait que l’on a besoin… mais sans grande conviction profonde.
Juste parce qu’on se dit « qu’il faut que… »
Qu’on le perçoive ou non, quand on se berne soi-même, une partie de nous le sait.
Et cela mine notre estime personnelle, parce que nous ne sommes pas assez honnête avec nous-même à reconnaitre que oui, « on aurait besoin de », mais que pour l’instant au moins, on n’en n’a pas assez envie.
Envie sans besoin
Abordons maintenant le 3ème cas, le fait d’avoir envie sans avoir besoin.
Réellement besoin.
C’est par exemple quand on passe devant une pâtisserie qui nous attire par son odeur et que l’on a envie de manger un (ou plusieurs ?) gourmandises alors que nous n’avons pas faim. Que jusque-là, nous ne ressentions pas d’envie à ce propos, pas de besoin.
Dans ces cas-là, on peut en avoir conscience.
Mais dans d’autres… l’envie nous fait croire qu’elle est associée à un vrai besoin.
Là réside le piège dans lequel nous pouvons avoir tendance à tomber.
Croire que notre envie résulte d’un réel besoin.
Une fois de plus, on se berne soi-même.
Et si l’on n’y prête pas attention, on peut perdre une bonne partie de notre vie à croire que nos envies sont liées à des besoins. Mais se tromper de besoins.
Avoir envie d’une nouvelle tenue est très différent d’en avoir besoin.
Mais on peut se trouver tout un tas de raisons pour nous convaincre nous-même que non, ce n’est pas qu’une envie. C’est un besoin réel. Vital presque !
Est-ce vraiment le cas ?
Oui, cela peut arriver… mais beaucoup plus rarement qu’on ne le croit.
Le besoin n’est souvent pas lié au fait de posséder une nouvelle chose.
D’ingurgiter un aliment de plus.
On croit combler notre envie et le besoin associé en cédant à nos émotions et pensées. Sauf que la plupart du temps, on se trompe…
Envie ou besoin ?
Lorsque l’on a l’impression d’avoir envie ou besoin, ou les deux, qu’on le sent ainsi, il peut être bon de nous poser consciemment la question de savoir si c’est réellement le cas.
Avons-nous réellement envie de ceci ou cela ?
Besoin de ci ou ça ?
Les deux ? Ou peut-être aucun des deux…
Le premier besoin que nous percevons derrière le sentiment d’envie n’est souvent pas le bon.
Pas le vrai.
Et cela, que l’on ait l’impression que l’envie existe avec le besoin, ou seule.
Idem pour le besoin.
Lié ou non à une envie, il n’est souvent pas le vrai besoin.
Celui qui se cache derrière.
Le plus profond.
Le besoin qui, lorsqu’il sera comblé, nous permettra réellement de nous sentir mieux.
Durablement.
Car les besoins et envies qui nous sautent aux yeux souvent ne sont que des doublures, des décors. Comme un papier cadeau qui cache le vrai présent.
Ce sont des façades qui nous laissent à penser que combler ces envies ou besoins est facile et assez rapidement accessible. Sur simple pulsion, coup de tête parfois.
Sans avoir à se prendre le choux, mise à part peut-être en calculer le coût et encore…
En fait, très souvent derrière des besoins comme le fait de manger un truc alors que l’on n’a pas vraiment faim, ou de s’acheter quelque chose dont l’on n’a pas vraiment besoin, se cachent des besoins plus majeurs, importants.
Nous nous dupons nous-même très souvent par l’ingurgitation d’aliments plus ou moins sains et l’achat de divers objets et expériences. Sur le moment, nous sommes soulagés, satisfaits. Nous pensons avoir comblé notre envie, notre besoin, mais…
Besoin profond : le vrai problème
… C’est uniquement de façon très superficielle.
Voilà pourquoi d’autres envies et besoins du même type surgissent à nouveau en nous.
Parce que le ou les besoins profonds dissimulés derrière n’ont pas été comblés eux.
C’est un peu comme si à chaque fois on remplissait d’eau un seau percé d’un petit trou.
On est content le seau est rempli.
Mais l’eau s’en va plus ou moins lentement par le petit trou.
Quand le seau est vide ou pas loin de l’être, alors on le remplit à nouveau.
Au lieu de réparer le seau.
Ou d’en acquérir un nouveau qui gardera lui l’eau à niveau.
C’est bêta comme exemple.
Mais on fait pareil avec nos besoins et envies.
Comme si un mur de notre logement était tout fissuré et moisi.
Et qu’on mettait de la peinture par-dessus.
Pour un temps, cela rend bien.
Mais ça ne dure pas.
Et on recommence à peindre par-dessus ou bien à tapisser.
Sauf que ça ne résout pas le vrai problème.
Derrière la majorité des besoins et envies que l’on perçoit se cache un ou plusieurs besoins réels, actuellement en mauvais état, et que l’on se contente de repeindre ou tapisser régulièrement. Au lieu de les combler réellement. De les réparer. D’en prendre soin. Comme si on mettait un pansement sur une jambe de bois.
Quels besoins ?
Cela peut demander un certain temps de trouver quels besoins profonds se cachent sous nos envies et besoins plus superficiels. Mais cela vaut clairement le coup.
Il n’y a que de cette façon que nous pouvons progresser, nous améliorer, être plus heureux. En comblant nos besoins profonds. En prenant soin de nous et de notre estime.
Chercher nos besoins profonds non comblés et les satisfaire, voilà un acte qui demande du courage.
Le courage de faire face à nous-même.
À qui l’on est vraiment.
À nos failles…
Ce n’est pas confortable… Mais contribue fortement à être nous-même, à être bien.
On distingue toutes sortes de besoins.
On a ainsi les besoins physiologiques (ex : faim), d’appartenance, d’estime de soi, de réalisation, de sécurité, d’amour, de confiance, d’indépendance, de spiritualité, de paix, de justice, d’harmonie, de croissance, d’échange, etc.
Si l’on a envie de s’enfiler une plaque de chocolat après une mauvaise journée, c’est peut-être que nous avons un besoin profond de réconfort.
Si nous avons envie d’acheter très souvent des vêtements, c’est peut-être pour combler des besoins d’appartenance et de reconnaissance.
Etc.
Vraiment, lorsque vous sentez que vous avez des envies et/ou besoins récurrents que vous avez l’impression de combler mais qui reviennent pourtant régulièrement se manifester à votre conscience, demandez-vous s’ils ne seraient pas qu’une façade pour un ou plusieurs besoins bien plus profonds. Et cherchez ensuite comment combler ces derniers.
Souvent, vous vous rendrez compte que cela n’a rien à voir avec les possessions matérielles…
Combler vos besoins profonds est l’un des nombreux aspects qui vous permettent de doper votre estime personnelle. Il est donc intéressant de ne pas le négliger 😉
Qu’en pensez-vous ?
Vous arrive-t-il d’avoir des besoins profonds non comblés derrière certains de vos besoins et envies
Dites-le moi dans les commentaires
Des besoins, des envies, nous en ressentons plus ou moins régulièrement au cours de notre vie. Le fait est que si l’on s’évertue effectivement à les satisfaire, le soulagement est généralement de courte durée.
Car souvent, derrière ces besoins et envies se cachent un ou plusieurs besoins beaucoup plus profonds qui continueront de nous enquiquiner si nous ne les comblons pas.
Composée de 8 cours par e-mail, elle vous donne les clés pour améliorer votre vie au quotidien
Cliquez ici pour commencer maintenant la formation
(pour être moins stressé, savoir dire "non",
prendre soin de vous, etc.)
en règle générale j’ai envie de faire pipi et j’ai besoin de manger – bon sur ce je vais quand même prendre le temps de lire l’article demain – bonne soirée –
@yveline : Bonjour, bon exemple 😉
Bonne future lecture !
Salut Marine,
Je suis d’accord avec toi quand tu évoques que l’envie est liée à nos émotions. Il faut savoir en effet que nous prenons nos décisions la majorité du temps par le biais de nos émotions, et ça les publicitaires en tout genre l’on bien comprit.
Quand Yveline dit « j’ai envie de faire pipi », je ne sais pas en fait si le mot envie est en réalité le terme adéquat puisqu’on touche à des besoins humains basiques. Quand on va au toilette, on dit bien aussi que nous allons faire nos besoins 😉
Je pense qu’un besoin se trouve d’une part dans nos caractéristiques d’humains (manger, boire, nous vêtir etc..) et d’autre part au plus profond de nous, dans notre cœur (un changement de vie, partager etc.). Une envie quant à elle, c’est le fruit du mental et se trouve à l’extérieur (dans la plupart des cas).
Toujours autant bien écrit tes articles Marine, c’est plaisant à lire 😉
Merci pour l article… J arrive à saisir quel besoin se cache en dessous de mes envies… Cependant je n arrive pas à repondre à mes besoins ça me fait peur… Cercle infernal j ai l impression..
Bonjour, cet article complémentaire sur les vrais besoins pourrait te mettre sur la voie 😉
@anthony-mykytiw : salut Anthony
merci pour ton commentaire 🙂
oui tu fais bien de préciser pour les besoins humains communs de base et les besoins profonds.
L’envie est souvent la tentative pour combler un besoin profond.
Exemple tout bête : avoir envie de chocolat souvent non pas parce qu’on a faim mais pour combler un besoin de réconfort.
Excellent week-end 😉
PS : j’ai invité Taha à te contacter pour l’article chorale que tu organises et vu qu’il y participes, cool 🙂
Merci pour vos petits posts.
D’après moi, le besoin est ce qui doit être rempli, c’est une question de vie ou de mort ou de survie. L’envie est ce que nous aimerions obtenir, mais qui n’a rien de vital. c’est ainsi que d’après moi, nous utilisons le terme besoin alors que bien souvent ce ne sont que d’une envie dont nous parlons. Nous avons besoin de nous nourrir pour vivre, nous avons envie de manger dans un trois étoiles pour notre plaisir.
Très belle illustration l’exemple du chocolat et du réconfort !
Excellent week end à toi aussi !
PS: oui j’ai complètement oublié de te remercier d’avoir invité notre ami Taha à se joindre à la fête ! Je t’ai également envoyé un mail ce matin concernant l’article 😉
@anthony-mykytiw : merci ! et avec plaisir bien sûr pour l’invitation transmise à Taha, bien reçu pour l’article, ça va être bien chouette 🙂
@juliane-sulmon : Bonsoir,
oui si nos besoins ne sont pas comblés, alors il est logique qu’on ressente un manque qu’on cherche à combler, alors que nos envies n’ont pas nécessité à être comblées.
bien vu pour l’exemple de la nourriture, très parlant 😉
excellent week-end 🙂